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L'Ojectif de Carbonne
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23 avril 2011

La Batellerie à Carbonne

Jusqu'au milieu du XIXe siècle la batellerie fut une activité importante à Carbonne.

Depuis l'époque Gallo-romaine et jusqu'au milieu du XIXe Siècle, le transport de lourdes marchandises se faisait par voie fluviale. Les routes étaient souvent en mauvais état et le matériel ne permettait pas de véhiculer les fardeaux importants. L'arrivée du chemin de fer en 1862 a ruiné cette activité.
À Carbonne, la Garonne servait à descendre jusqu'à Toulouse puis à Bordeaux toutes sortes de matériaux, de produits manufacturés, de récoltes et aussi de personnes et d'animaux.
Du XVIe jusqu'au début du XIXe siècle la batellerie y fut florissante.

Ainsi, nous savons que les marbres de Saint-Béat et de la vallée de d'Aure sont passés sur la Garonne à Carbonne, vers Toulouse, Bordeaux puis le Havre, Rouen, pour la construction du château de Versailles. Il en est de même des pierres de taille de Roquefort et des carrières de Belbèze de Furnes et d'Auzas, pour la construction des hôtels particuliers, des maisons, des églises et des monuments de Toulouse et sa région.
L'ouverture du canal du Midi en 1682 a permis le commerce vers la Méditerranée. Les tissus fabriqués par la Manufacture royale de draps de la Terrasse descendaient par voie d'eau à Toulouse puis vers les ports de la Méditerranée

La batellerie utilisait des barques à fond plat fabriquées dans les chantiers navals de Cazères sur garonne, propriétés des familles Atoch ou Lécussan, appelées bateaux cazériens. Ceux-ci pouvaient transporter de 25 à 10 tonnes de fret, suivant la hauteur des eaux. Ils mesuraient 19 m de long sur 2,50 m de large et 1 m de haut. Ils étaient manœuvrés par un patron marinier et 3 ou 4 matelots.
La manoeuvre était plus difficile avec les radeaux. Ils étaient utilisés surtout pour la descente du bois et de grosses charges.
Les coches d'eauétaient réservés aux voyageurs. Il fallait suivant la saison 5 à 6 heures pour se

pêcheur au Pila - 19.6 ko
pêcheur au Pila

rendre à Toulouse depuis Carbonne, ce qui était plus rapide que par voie terrestre. Le retour se faisait plus vite par la diligence. De Carbonne, partait trois fois par semaine en alternance avec celui de Cazères, un service de voyageurs pouvant contenir 60 à 80 personnes.
Selon L. Dutil : en 1778 du port de Carbonne partaient toutes les semaines 8 à 10 barques pour Toulouse, chargées de provisions venant de la plaine de Rieux et Montesquieu.
À coté du transport, il existait des barques plus petites appelées Garrabotsutilisées pour la

pêcheurs de sable - 9.2 ko
pêcheurs de sable

pêche des poissons ou pour la pêche du sable. Elles mesuraient 8,50 m de long, 0,76 m de large et 0,40 m de haut.
Une fois arrivés à Toulouse les grands bateaux Cazériens qui étaient en chêne, étaient démontés sur place et vendus comme bois de chauffage ou bois d'œuvre aux toulousains. Les plus petits étaient remontés à Carbonne ou au-delà par le chemin de halage qui longeait le fleuve, tirés par des chevaux, des bœufs ou par la force humaine. Il fallait 3 à 4 jours pour remonter de Toulouse à Carbonne.

Il existait à Carbonne 4 ports :


Le port de la Terrassequi appartenait au seigneur de la Terrasse,

Garrabots au grand port - 17.7 ko
Garrabots au grand port

le Grand port au niveau des Gages, le port du Pila qui servait surtout à la traversée pour les travaux agricoles et les récoltes de la rive droite, enfin le port de Galeppe ou de Bax situé au niveau du bac du même nom vers l'ancienne route de Lacaugne.

Le fret était constitué, de bois de construction et de chauffage, de chaux et de plâtre, de pierre de taille, de sable, de briques etc.
À la saison les fruits et les légumes de la vallée de l'Arize fournissaient les marchés de Toulouse.

La Garonne est un fleuve capricieux avec des eaux soit trop basses soit trop hautes et la navigation n'était souvent possible que lors des étiages de printemps ou d'automne, l'aygat de printemps et l'aygat de septembre et de novembre. Ainsi la plupart des bateliers avaient un deuxième métier, brassiers ou tisserands, qui leur permettait de survivre pendant les périodes non navigables. C'était un métier dangereux en raison des crues, des encombrements, des remous du fleuve et les naufrages et noyades étaient courants. Le fleuve était souvent encombré de rochers, d'arbres et objets divers entrainés par les crues. Les moulins à nef et les chaussées rendaient aussi le passage difficile.

La batellerie était l'activité principale de nombreux carbonnais qui habitaient en majorité dans le quartier du bout du pont, les rues de l'église, et le quartier de la Terrasse.
Nous savons par les registre paroissiaux et d'état civil qu'ils étaient recensés en : Bateliers, marins, radeliers, matelots, radoubeurs de bateaux ou cantonniers de marine.
Leur Sainte patronne était Sainte-Catherine.
Il existait à Carbonne un registre d'inscription maritime dont nous avons perdu la trace.
Les familles de bateliers et marins étaient les Crabère, Bouas, Guillamat, Doumeng, Rançon, Bronzes, Reule…..
Lorsqu'ils étaient incorporés dans les armées du Roi ou de la République ils étaient versés dans la Marine de Haute mer et plusieurs ont péri en mer lors de combats ou de naufrages.


Bibliographie :


-  Philippe Delvit, Le temps des bateliers, éditions Privat, Toulouse, 1999.
-  Jean Gardel, Historique de la Batellerie à Cazères, in Revue du Comminges, tome LXXXI, 1968.
-  Louis Lécussan, Notes sur la batellerie à Cazères, in Revue du Comminges, tome LXXXI 1968
-  Gabriel Manière, De la vie de la Garonne au XIXe siècle en amont de Toulouse, Société des Études du Comminges, imprimerie Fabbro, Montrejeau, 1995.
-  Henri Ménard, CARBONNE, huit siècles d'histoire, imprimerie Mauri, Saint-Girons 1985.

 

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